Lundi 6 septembre 2010
Putre se situe à 150 km à l’est d’Arica, la précédente étape. C’est un village de la communauté indienne Aymara, isolé et perché à 3500 mètres sur la précordillère. J’ai eu la chance d’être accueilli par Gonzalo et Julia, qui ont accepté que je plante la tente dans l’enceinte de leur auberge de jeunesse Pachamama. Je leur suis très reconnaissant pour l’hospitalité dont ils ont fait preuve.
Afin d’effectuer le vol dans les meilleures conditions, j’ai attendu trois jours durant lesquels j’ai observé l’aérologie capricieuse de Putre. J’ai également cherché à rencontrer des habitants dont l’activité s’inscrit dans l’étude que je compte réaliser : des agriculteurs, le maire, le directeur de la décentralisation de l’INDAP, qui a pour principale mission de promouvoir la petite agriculture chilienne, avec des modes de production durables.
Rencontre avec Patricio Barraza Vicunaman, le directeur de l’INDAP. Dans le cadre de la mission d’apports de conseils techniques aux agriculteurs de la région, les photos aériennes de cultures lui seront utiles.
Nous sommes lundi, et j’ai prévu de prendre les airs à17h, heure qui me semble être un bon compromis entre turbulences et luminosité pour les photos. Je pars donc à la recherche de carburant SP97, mais il s’avère qu’à Putre, il n’y a pas une goutte de cette essence, ni de celle la plus proche : le 95. Il n’y a que du 93, réputé de mauvaise qualité. Je vais passer cinq heures à chercher de l’essence mais rien n’y fait, je me contente des trois litres qu’il me restait d’Arica. Je me dis juste que le vol va être court car avec la raréfaction de l’oxygène, la consommation risque d’augmenter. Je n’ai d’ailleurs jamais décollé sur un terrain situé à 3500 mètres. Je fais donc un test de poussé, en faisant tourner l’hélice le plus vite possible…et effectivement, ça ne pousse pas beaucoup ; je me demande même si elle ne tourne pas dans le mauvais sens ^^.
Je me rends sur le terrain de foot du village, équipé du matériel. Après une méticuleuse préparation, me voilà prêt. Je gonfle la voile de parapente, mets les gaz et entame une course qui me fait traverser tout le terrain de foot avant que mes pieds quittent le sol ! J’ai rarement autant couru pour décoller : c’était « olé-olé ». Après avoir péniblement atteint 100 mètres de hauteur, je me dirige vers le versant d’une montagne qui va me faciliter l’ascension jusqu’à 400 mètres. Et là, le spectacle est magnifique…mais je ne dois pas trop m’attarder vu la faible quantité de carburant dont je dispose. Je saisis donc l’appareil photo et commence à photographier.
A Putre, on rencontre des systèmes dits de polycultures et élevage avec une faible surface : de l’ordre de l’hectare. Sur l’exploitation ci-dessus, la structure carrée est un élevage de 15 lamas et autant de moutons (qui pâturent dans le coin supérieur droit). Juan, le propriétaire, tire son revenu de la vente de viande et de laine. Concernant les cultures maraîchères, on trouve principalement du céleri, des carottes et des choux blancs qui sont souvent cultivés sous serre. Les débouchés de ces légumes sont l’alimentation animale et humaine. Le fourrage à destination du bétail est la luzerne, parfois cultivée en terrasse. Il y en a à perte de vue ! C’est une culture incontournable à Putre.
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