La ville était très bien organisée. Les habitants disposaient de tous les commerces nécessaires, d’une école, d’un hôpital et d’une église. Chose insolite en plein désert : les enfants pouvaient profiter d’une piscine avec plongeoirs !
Tout cela est aujourd’hui abandonné et, étant le seul humain à parcourir cette ville fantôme, je me dis que l’expression « où le temps semble s’être arrêté », prend tout son sens. Les habitations sont organisées selon un quadrillage régulier constitué de maisons simples à un étage avec un toit en tôle. Le vent s’est fortement levé et le bruit des tôles qui claquent violemment me fait penser qu’à cette heure-ci, je suis mieux au sol qu’en l’air.
Les ouvriers mariés vivaient dans des maisons individuelles alors que les célibataires étaient regroupés dans des dortoirs communs surveillés…mieux valait être marié. La vie des mineurs était difficile avec une discipline et des conditions de travail exigeantes. C’est pourquoi, comme un peu partout dans les mines chiliennes, des mouvements sociaux apparurent et aboutirent à la création de syndicats.
Dans les années 1950, à cause de la concurrence de l’engrais de synthèse beaucoup moins coûteux à produire, l’activité de l’usine d’Humberstone déclina rapidement. En 1960, abandonné de tous ses ouvriers, le site ferma définitivement, marquant la fin de l’époque fleurissante du nitrate.
Humberstone devint alors une ville fantôme.
Ce vestige a une réelle valeur sociale puisqu’il témoigne d’un bouleversement économique profitable au Chili il y a un siècle, suivi par une reconversion difficile d’un pays dont l'économie a dépendu en grande partie d'une activité unique ayant décliné.
En bonus : à proximité d’Humberstone, voici des photos de bains de décantation d’une usine d’extraction d’iode.
Certaines informations ont été recueillies à partir du site : cousinsmigrateurs.com