Bonjour à tous !
Cela fait cinq mois que je vis au Chili. De par l’étendue du pays, les modes de vie ne sont pas tout à fait les mêmes au Nord, au centre ou au Sud du pays. Voici donc une description très générale qui permet de mieux appréhender la vie chilienne.
Transports
Les bus et les taxis sont des moyens de transport très utilisés ici du fait du prix d'achat élevé des voitures.
Pour les trajets urbains, les gens privilégient les taxis collectifs. Les chauffeurs prennent jusqu'à quatre personnes à bord de leur véhicule et se partagent les destinations par secteur. Le tarif est généralement de 350 pesos ce qui vaut approximativement 0,50 euro.
Les bus remplacent en quelque sorte nos trains puisqu'au Chili, le transport ferroviaire est cher et peu développé. Pour les longs trajets de plusieurs centaines de kilomètres, de nombreuses compagnies de bus existent. Les plus utilisées sont Tur-Bus et Pullman.
Les bus sont généralement à deux étages correspondant à deux classes : la première appelée « Salon Cama » se trouve au premier étage. Elle dispose de confortables fauteuils presque totalement inclinables. La seconde, appelée « Semi-cama » est un peu moins confortable.
Dans chaque bus, on retrouve plusieurs employés : un pour mettre les bagages en soute, vérifier les billets et distribuer les repas ; et deux chauffeurs qui se relayent au cours du trajet pour ne pas dépasser leur quota de cinq heures de conduite.
La vitesse autorisée est de 100 km/h sous peine qu'une sonnerie retentisse dans le bus de façon à prévenir les passagers. Les bus sont aussi équipés de toilettes (baño). Alors quand la dernière place disponible se trouve à côté et que les odeurs ont le temps de vous réveiller pendant les heures de trajets, on est content ^^.
De par l’étendue du pays, le transport aérien est souvent utilisé ; avec comme principale compagnie : LAN.
A Santiago, il est possible de prendre le métro. Pour moins d’un euro, le transport est efficace, propre et bien surveillé. Les cinq lignes sont ouvertes de 6h30 à 22h30. Le réseau de bus de Santiago appelé le Transantiago est aussi très efficace…depuis peu. Jusqu’en 2005, le service était assuré par d’innombrables compagnies privées. Le nombre de bus grandissant, la circulation était devenue infernale. Les compagnies ont décidé de fusionner pour d’avantage d’efficacité et de cohérence. Les débuts furent très chaotiques, mais aujourd’hui, le service de bus est très performant.
Conduite
Dans l'ensemble, les Chiliens sont respectueux du code de la route.
Il y a trois infractions qui entrainent une très grosse amende et sur lesquelles les Carabineros (policiers) sont intransigeants : l’utilisation du téléphone portable en conduisant, le refus de priorité aux piétons et l’emploi injustifié du klaxon.
Bon, je rigolais mais eux un peu moins :)
La vitesse en ville est en générale limitée à 70 km/h. Sur autoroute, c’est 120 km/h maximum.
Les routes, que ce soit dans les grandes villes ou dans les villages sont très souvent à sens unique. Le sens de circulation est toujours indiqué par une flèche précédant le nom de la rue.
Le permis de conduire est loin d'avoir un tarif similaire au permis français. En effet, il ne coûte que 20 euros !
La Panaméricaine est une route incontournable du Chili. Dans ce pays, elle s’étend sur 3000 km d’Arica au Nord, jusqu’à Quellon, sur l’île de Chiloé plus au Sud.
C’est l’une des routes internationales les plus longues du monde. Elle est également connue sous le nom de Route 5. Elle commence à Fairbanks en Alsaska, passe par Denver, Mexico, Lima et se termine à Quellon. Au total, elle permet de parcourir 24 000 kilomètres.
Système de santé
Le fait d’être employé implique une affiliation systématique à la sécurité sociale. On distingue le système public des assurances privées. Les assurés qui choisissent de ne pas bénéficier du régime public (moins performant) doivent souscrire un contrat auprès d’un organisme d’assurance maladie privée.
Depuis 2003, quel que soit son affiliation à une assurance, l’état chilien a pris la décision que certaines maladies (une cinquantaine) sont systématiquement prises en charge. Au-delà de ces cinquante maladies, la prise en charge des soins est liée au choix de l’assurance. Autrement dit, seules les personnes ayant des revenus suffisants peuvent se permettent d’adhérer à une assurance privée, donc de bénéficier du remboursement complet de leurs soins médicaux.
Au niveau de l’accès aux soins, il faut distinguer le système public du système privé. Dans le premier cas, mieux vaut être patient pour obtenir un rendez-vous : deux mois pour un mal de dents ! Dans le second cas, les soins assurés dans les cliniques sont de très bonne qualité. Toutefois, les tarifs appliqués sont très élevés.
Les pharmacies sont nombreuses dans tout le pays et l’on trouve facilement les médicaments souhaités. Néanmoins, le coût imparti à l’achat des médicaments est, dans la majorité des cas, à la charge du patient.
Monnaie
L’unité monétaire est le peso chilien. En ce moment (au 20 janvier 2011), 1 euro est égale à 658 pesos ($). Les billets sont de $1.000, $2.000, $5.000, $10.000 et $20.000. On trouve des pièces de $1, $5, $10, $50, $100 et $500.
Alimentation
Heure des repas : Les Chiliens prennent leur repas plus tardivement qu’en France. Le déjeuner est vers 14h-15h, tandis que le dîner, ici appelé « Once », se prend vers 21h-22h.
Le petit déjeuner et le dîner sont généralement assez similaires même si l'on retrouve des aliments plus connus en France pour le premier : céréales, yaourt, lait.
En règle générale, ces deux repas sont composés de petits pains ronds, de beurre, confiture, fromage frais, charcuterie (jambon, pâté, saucisse de jambon), servis avec du thé, café ou lait.
Déjeuner : identique au nôtre, à la différence près que l'on trouve beaucoup de crudités telles que des tomates, de l'avocat et de la salade. Le dessert est souvent facultatif : fruits s'il y a lieu.
Spécialités :
- empanadas : c’est la spécialité nationale du Chili. Ce sont de petits chaussons, cuits au four ou fris, remplis de fromage, de fruits de mer ou de morceaux de viande avec de l’oignons, une olive et une rondelle d’œuf.
- completo : hot-dog garni d'une purée d'avocats, de petits morceaux de tomates, d'une saucisse ; le tout généreusement recouvert de mayonnaise.
- sopaipillas : sorte de petites galettes sucrées ou salées qui sont frites dans l’huile.
- chorrillana : gros plat de frites recouvertes d'un mélange d'oignons, de viande, de saucisse et d'un œuf sur le plat ou de fromage. On le déguste à plusieurs directement dans le plat.
- humitas : purée de maïs emballée dans une feuille de maïs, le tout cuit à la vapeur.
- manjar : aussi appelée « dulce de leche », c’est un peu la réputation du Nutella en France, sauf qu’il s’agit de lait concentré avec un goût de caramel. J’en suis devenu accro…
- mote con huesillo : grains de blé qui reposent dans une décoction de pêches séchées.
- pisco : l'alcool national du Chili !
Où s’alimenter ?
En ville, chaque quartier possède plusieurs supermarchés de taille moyenne. Les deux principales enseignes d’hypermarchés et de supermarchés sont Jumbo et Lider. On peut également citer Unimarc. Les grands supermarchés sont bien approvisionnés. On y trouve aussi bien des produits locaux que des aliments importés.
Enfin, chaque quartier est doté d’une multitude de petites épiceries qui vendent des produits de base.
N’oublions pas non plus les marchés hebdomadaires qui fournissent aux habitants une multitude d’étals de fruits et légumes, des stands de poisson et de viande.
Les prix : Ils peuvent varier du simple au triple en fonction du lieu où l’on se trouve (grandes villes – petits villages). Si l’on veut consommer des produits identiques à ceux vendus en Europe, il faudra mettre le prix. Par contre, les produits locaux sont économiques (comptez environ un tiers de moins que le tarif français). En moyenne, on peut dire que les produits alimentaires sont ¼ à 1/3 moins chers qu’en France.
Conditionnement : Le conditionnement des produits chiliens est différent du nôtre. Davantage d’aliments sont vendus à l’unité. On peut citer par exemple les yaourts. De plus, la confiture ou encore certains yaourts sont conditionnés dans des poches et non dans des pots. Les boîtes de conserve existent mais sont beaucoup moins utilisées qu’en France notamment pour les légumes. Les Chiliens préfèrent les produits frais à ceux en conserve, d’autant plus qu’on en trouve facilement dans les supermarchés ou encore sur les marchés.
Rythme de vie
Ambiance générale :
Les rues chiliennes sont à l’image du tempérament de leurs habitants, c’est-à-dire accueillantes et vivantes. Les gens sont souriants ! Ça fait du bien !
Les nombreux stands qui bordent les rues animent les quartiers. En période de Noël, les multiples ateliers d’emballage de cadeaux encombraient joyeusement les trottoirs. A tous ces éléments s’ajoute la fermeture tardive des commerces (aux environs de 22h).
Les Chiliens sont loin d’être aux 35 heures. En règle générale, ils travaillent presque le double de nous mais leur rythme de travail est loin d’être aussi efficace. A temps égal, ils seraient beaucoup moins productifs. A contrario, ils sont moins stressés et donc beaucoup plus détendus dans leur journée de travail. Toutefois, ce trait de caractère entraîne souvent une absence de ponctualité alors petits Français désireux de visiter le Chili, armez-vous de patience !
Un Chilien dispose de 3 semaines de congés par an.
Pour une femme, le mariage est très important. Il passe avant la carrière professionnelle. Une femme de 20-22 ans songe d’abord à se trouver un mari. Il est fréquent de voir des jeunes de mon âge, mariés, avec un enfant. Au Chili, les familles ne sont pas très nombreuses : de 1 à 4 enfants en géréral.
Mixité sociale : Les Chiliens se « mélangent » très peu entre catégories sociales différentes. Plusieurs familles de classe moyenne qui m’ont accueillies m’ont par exemple dit qu’il était très difficile d’avoir une conversation « profonde » et de lier une relation d’amitié avec des gens au revenu plus modeste. La majorité des Chiliens pensent que ce n’est pas possible de se mélanger.
Système scolaire
L’école est obligatoire à partir de 6 ans. Avant cet âge, les enfants sont soit gardés par leur mère, soit placés dans un jardin d’enfants (structure assez similaire à une crèche). L’enseignement public jouit d’une très mauvaise réputation. Dès que les parents ont suffisamment d’argent, ils mettent leurs enfants dans une école privée, ou semi-privée.
Au Chili, il n’y a pas de BAC, mais le PSU. C’est un examen qu’on passe à 18 ans et qui, selon le pourcentage de réussite permet de prétendre à l’université de son choix. Le marché des universités privées est devenu un vrai business ! Elles se livrent une concurrence acharnée. Ce mois de janvier correspond à la période d’inscription des étudiants. Les pancartes publicitaires, les spots télévisés pour vanter les mérites de l’université ont envahi les médias.
Musique
La musique chilienne contemporaine est très diversifiée. Elle va des mélodies révolutionnaires des années 70 au folklore andin, en passant par les standards internationaux, le hip-hop, et surtout le reggeaton. Ce style de musique très entrainant est arrivé en 2004 au Chili et depuis, c’est la musique de la fête, des discothèques. Voici un clip de cette musique couleur latine qu’on entend très souvent :
La danse traditionnelle chilienne est la Cueca. Vous remarquerez la tenue traditionnelle du Huaso :
Hygiène
Au Chili, il n’y a pas de douche, ni de savon ; alors on fait comme on peut.
A bientôt !