Après un vol d’une heure, j’atterris, vraiment heureux de ce survol de la mine.
Ricardo n’aura volé qu’une minute à cause des conditions musclées. Pour le lendemain, je lui propose donc de voler avec la Nucléon. L’après midi, nous partons visiter la mine.
Le Chili et ses mines : une grande histoire
L'exploitation minière est un secteur majeur de l'économie chilienne. L'industrie regroupe pas moins de deux cents entreprises qui emploient au total 87 000 personnes, soit 1,7 % de la main-d’œuvre chilienne. Les productions de cuivre, d'or, d'argent, de minerai de fer ou encore de nitrate, constituent le pivot de cette industrie minière. Le Chili est donc le premier producteur de cuivre, avec un tiers de l'offre mondiale dont les prévisions l’estiment à 16 millions de tonnes pour 2010. Au Chili, on distingue les mines souterraines et les mines à ciel ouvert. Ces dernières sont les plus répandues et exploitées majoritairement par la CODELCO. Cette société d’état est la compagnie minière la plus importante du Chili. C’est elle qui exploite la mine de Chuquicamata.
Description de la mine :
La mine de Chuquicamata a débuté son exploitation en 1910 et n’a cessé d’accroître sa production de cuivre et de molybdène d’année en année. Chaque jour, environ 630 000 tonnes de roche sont extraites du puits qui contient à lui seul 13% des réserves de cuivre du monde ! Plus de 8 400 personnes travaillent dans cette mine. En 2009, la quantité de cuivre produite par ces ouvriers s’élevait à 874 748 tonnes et celle de molybdène à 13 067 tonnes.
La zone minière se divise en quatre grosses parties : la mine à ciel ouvert (à droite), le site industriel permettant l’extraction et la purification du cuivre (à gauche), les terrils (au 1° plan) et une ancienne ville minière aujourd’hui abandonnée (au centre).
Le puits principal mesure 4,3 kilomètres de long et 2,3 kilomètres de large ! Chose difficile à s’imaginer : il atteint maintenant la profondeur d’un kilomètre !
Vous l’aurez compris, tout est énorme ! Certains terrils mesurent 300 mètres de haut (un site idéal pour faire du parapente ^^).
Ils sont approvisionnés par un tapis roulant de 15 kilomètres et par des camions d’une capacité de 360 tonnes !
Un tel engin coûte 1,8 millions d’euros. Ses 3 400 chevaux engendrent une consommation de 6 000 litres de fuel par jour, soit plus de 4 litres à la minute ! Il mesure 13 mètres de long et 7,5 mètres de haut. Les pneus ont un diamètre de 3,8 m et coûtent 7 000 euros l’unité !
De la roche à la plaque de cuivre :
L'extraction s'effectue à la dynamite. La roche est chargée par d’énormes pelleteuses ou des bulldozers.
Ces engins dessinent un trou formé de gradins successifs de 26 mètres de haut.
Ensuite, le minerai est transporté par les camions jusqu'à la raffinerie puis passe dans un broyeur. Un deuxième broyage en présence d'eau le transforme en une pâte. Après ajout de réactifs et injection d’air qui permet de séparer la boue stérile d’une mousse riche en cuivre, et diverses opérations, on obtient un concentré à 30% de cuivre et 1% de molybdène.
Ce concentré passe dans des fours, afin d'obtenir des plaques qui serviront d'anodes à la prochaine étape. Elles sont constituées à 99.7% de cuivre. Après avoir passé 12 jours immergées dans une solution électrolytique, elles se présentent sous forme de plaques de 185 kg avec une pureté en cuivre de 99,99 %. Elles sont ensuite refondues pour obtenir des plaques de différentes qualités de cuivre utilisées dans l'industrie.
Voici un lien vers une vidéo trouvée sur @ montrant quelques étapes de la fabrication du cuivre (nécessite QuickTime) :
www.unil.ch/webdav/site/gse/shared/recherche/mines/mines1.mov