Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
5 janvier 2011 3 05 /01 /janvier /2011 15:40

      L'irrigation à pivot central est une forme d'irrigation aérienne, reproduisant une pluie artificielle. Le système est composé de plusieurs segments de tuyaux d'une longueur de 60 mètres surplombant les cultures. Ici, il s’agit de betteraves.

DSC05484     Ces segments sont assemblés les uns aux autres et sont supportés par des essieux à roues qui dessinent les cercles bien visibles depuis le ciel.

P1010048

      Des buses d’aspersion sont disposées le long des segments et permettent de diffuser l’eau.

DSC05493     Le système est alimenté en eau par le pivot central, autour duquel il tourne. Le disque est composé de deux cultures : betterave et orge. Mais, à ce stade de croissance, il n’est plus irrigué.

P1010042     Le mouvement de rotation est assuré par un moteur électrique monté sur chaque essieu. Le principe même du cercle fait que les roues doivent avancer à des vitesses différentes : plus on s’éloigne du centre, plus la vitesse augmente. Du coup, le débit d’eau varie également en fonction de la distance par rapport au centre. Plus on s’en éloigne, plus le débit augmente. Cette situation est bien visible :

P1010268     Au total, cette rampe d’irrigation utilise 70 litres d’eau par seconde. Elle provient du Rio Chillán :

P1010190

      A l’horizon, on aperçoit le volcan Chillán qui culmine à 3122 mètres. Il se trouve à 60 kilomètres d’où à été prise la photo. C’est un volcan actif dont la dernière éruption remonte à 1751.

 P1010153

      L’eau provient de la fonte des neiges de la Cordillère des Andes.

DSC05102

 

      Les plus grands systèmes d’irrigation à pivot central que j’ai pu voir permettent d’irriguer une surface de 80 hectares. La rampe d’irrigation ne mesure pas moins de 500 mètres ! Un tel système coûte ici 100 000 000 de pesos, soit 162 400 euros.

P1010220

      Il s’agit du système d’irrigation photographié précédemment, qui irrigue des cultures d’orge (à gauche) et de betterave (à droite).

DSC05477 bis     Les différences de couleurs et de textures au sein du disque supposent plusieurs causes. Dans la partie de droite, on distingue deux « carrés » plus foncés. La végétation y est moins avancée qu’ailleurs. Ceci est sûrement dû à une différence de composition du sol qui devait être cultivé différemment avant que le système d’irrigation sur pivot central ne soit installé. Dans le demi-disque de gauche, on dénombre trois couleurs. La couleur majoritaire verte foncée correspond à une croissance normale de l’orge. La couleur tendant vers l’orangé est certainement causée par des natures de sols différentes ou par des maladies fongiques, comme l’helminthosporiose. Si c’est le cas, on peut facilement voir que le développement du champignon se fait suivant la direction de la rampe d’irrigation (partie basse du disque), donc, est dépendant de la quantité d’eau reçue. D’ailleurs, l’agriculteur était en train de traiter au pulvérisateur :

P1010039     La troisième couleur verte claire, visible sur les deux images précédentes est de l’orge couchée. A cause d’une taille excessive, d’une fragilité de la tige et du vent, le plant d’orge se couche. C’est ce qu’on appelle la verse physiologique.

DSC05478

 

Autres exemples d’irrigation à pivot central :

P1010021     Des petits ponts en bois permettent aux roues de franchir les canaux d’irrigation.


P1010092

P1010177

     On remarque la superposition de deux disques. Le réservoir d’eau dans le disque plus foncé sert certainement à approvisionner le système d’irrigation.

P1010184     Vue sous un autre angle :

P1010212P1010223     ¾ d’un disque sont irrigués. Le sol conserve malgré tout son architecture d’origine constituée de canaux. De part et d’autres de ceux-ci, la végétation a été coupée afin de permettre le passage de la rampe d’irrigation.

P1010233P1010179

 

      Lors du premier vol, j’ai repéré cette ferme :

P1010052     Avec la présence de vaches et de silos (bâches noires), il y a de grandes chances qu’il s’agisse d’une exploitation laitière. Après m’être renseigné, il s’agit d’une ferme dépendante de l’université adventiste de Chillán. Après avoir obtenu les autorisations nécessaires, j’ai accédé à la ferme qui m’a été présentée par son administrateur : Christian Carillo.

DSC05426     Cet ingénieur agronome encadre une équipe de dix personnes. Il m’explique que sa conduite d’élevage est en période de transition. Il y a quatre ans, la ferme élevait une trentaine de vaches à viande et à lait dans des conditions très intensives. Depuis, toutes les vaches à viande ont été vendues. A l’heure actuelle, il y a 75 vaches de race Prim’ Holstein, donc, utilisées pour la production laitière. La production moyenne par vache et de 6 000 litres de lait par an. L’objectif est d'atteindre dans deux ans une production de 10 000 litres de lait par an et par vache. Voici la salle de traite :

DSC05419     Même s’il y a deux quais de chaque côté, il s’agit d’une « 1 x 8 ». Cela signifie que lorsque huit vaches sont en train de se faire traire, l’agriculteur nettoie le pis de huit autres vaches sur le quai opposé.

     La ration se compose d’ensilage de maïs et d’herbe, de foin de luzerne et de graminées, et de concentrés composés de tourteau de soja et d’arachide, de minéraux et de vitamines. Christian m’a précisé qu’il n’y avait pas de pâturage. La ferme cultive 50 ha de maïs, 20 ha d’herbe et 16 ha de luzerne.

P1010232 bis     On repère bien depuis le ciel les silos noirs d’ensilage de maïs et d’ensilage d’herbe. L’ensilage est une méthode de conservation du fourrage par voie humide, à la différence du foin qui constitue la voie sèche. Avec une herbe à 15% de Matière Sèche (MS), ou un maïs à 30% de MS, la voie humide permet d’obtenir des ensilages compris entre 33 et 35% de MS. Pour de l’herbe stockée par voie sèche, la teneur en MS augmente à 85%.

DSC05449     Au moyen d’une ensileuse, le fourrage est tout d'abord haché en particules dont la longueur avoisine le centimètre. Puis, il est stocké en couches successives sur le sol et est compacté à l'aide d’un tracteur afin d'expulser le maximum d'air. Cela participe, conjointement à l’ajout de la bâche en plastique noire, à la mise en anaérobiose du fourrage. C'est-à-dire qu’il est stocké en absence d’oxygène. Ceci va permettre, grâce à l’action de bactéries anaérobies (vivant en absence d’oxygène) une fermentation dite « lactique anaérobie ». Le fourrage est ainsi conservé.

      Au Chili, à la différence de l’Union Européenne, il n’y a pas de quota laitier. C'est-à-dire qu’un éleveur laitier peut produire autant de lait qu’il le désire et ce, sans risque de pénalités économiques. Le lait de la ferme adventiste est vendu de trois manières différentes. Mensuellement, 10 000 litres sont transformés en fromage au sein de l’université et sont vendus à des commerçants de Chillán. 2 000 litres sont bus par les élèves à l’heure du repas de midi. Enfin, 30 000 litres sont vendus chaque mois à la laiterie Danone de Chillán. Le prix d’achat du lait est de 158 000 pesos pour 1 000 litres, soit 256 € / 1 000 litres. En France, en ce mois de janvier, ce prix s’établit en moyenne à 305 € / 1 000 litres.

 

DSC05432     Comme les vaches n’ont pas accès aux pâtures, elles se reposent dans des compartiments appelés « logettes ». La tache fluo sur la base de la queue est un moyen de détection des chaleurs appelé Tail-Painting. La chaleur correspond au comportement particulier de la vache pendant la période appelée « œstrus », pendant laquelle elle accepte l’accouplement et peut donc être inséminée.

     La technique du Tail-Painting est simple : le planning de reproduction permet d’identifier les vaches susceptibles d’entrer en chaleur dans les prochains jours. Dès lors, Christian marque la croupe de ces vaches à la bombe de peinture fluo. Si les vaches viennent en chaleur, elles se font chevaucher par une autre, ce qui enlève progressivement la peinture. Comme Christian utilise l’insémination artificielle, il appelle l’inséminateur qui, à l’aide d’une paillette, vient féconder la vache. On peut noter qu’une paillette de 250 microlitres contient 20 millions de spermatozoïdes ! Celles utilisées par Christian coûtent 6 500 pesos, soit 10 €.

DSC05466     Comme en France, les éleveurs chiliens font appels aux vétérinaires en cas de nécessité. Christian m’a dit qu’il essaie de l’appeler le moins possible, car la prestation coûte relativement cher. Il est cependant obligé de faire réaliser certaines vaccinations par le vétérinaire. A titre indicatif, une césarienne coûte ici 70 000 pesos, soit 110 €. En France, cet acte se chiffre à 150 €

 

 


 

Conclusion

 

      Les environs de Chillán reflètent la situation agricole de la région et témoignent du potentiel qu’offre le Chili. Avec une importante surface dédiée aux productions céréalières, maraichères et à l’élevage, la province de Ñuble constitue une zone incontournable de l’agriculture chilienne, où cohabitent de nombreuses exploitations de petites à moyennes tailles. Ce dynamisme agricole est renforcé par des centres de recherche tel l’INIA de Quilamapu qui, à travers des programmes expérimentaux, permettent un transfert technologique des instituts de recherche vers les agriculteurs et les industries de transformation. Ces innovations agronomiques et agro-alimentaires constituent un atout pour la compétitivité de l’agriculture chilienne sur la scène mondiale.

 

 

A bientôt pour une destination qui ferait rêver tout vigneron !

 

P1010044

 

Et en bonus pour celles et ceux qui ont eu le courage de tout lire, un court clip vidéo qui permet de mieux comprendre comment fonctionne un paramoteur :


 

Partager cet article
Repost0

commentaires

M
<br /> <br /> Bonjour Julien<br /> <br /> <br /> comme toujours, des images superbes ! la petite video décollage - atterrissage est fort sympathique à voir<br /> <br /> <br /> j'espère que tout est ok pour vous<br /> <br /> <br /> il me semble que le Paris Dakar se tient cette année au Chili ? est-ce que vous allez survoler la région où il passe ?<br /> <br /> <br /> de gros bisous de Lorraine, et tous mes voeux pour l'année 2011. Je vais déjà vous souhaiter plein de bons vols ! et puis une bonne santé, c'est primordial<br /> <br /> <br /> amitiés<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Marjorie<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
W
<br /> <br /> Merci Julien de nous faire partager ton aventure, surtout avec la meteo maussade qu'on subit en France en ce moment et qui nous empeche de voler .  Bonne continuation et fais nous encore rêver!<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
A
<br /> <br /> Salut le Juju,<br /> <br /> <br /> Bonne annee 2011 !! Je te proposerais bien de realiser tous tes voeux, mais je crois que tu as deja bien commence !! Continue ton aventure, et merci de nous faire partager ta passion pour le<br /> paramoteur ... ca donnerait presque envie !<br /> <br /> <br /> Malgre tous les evenements et la distance, je pense fort a toi ...<br /> <br /> <br /> Courage et gros bisous <br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
G
<br /> <br />  "Au total, cette rampe d’irrigation utilise 70 litres d’eau par seconde" --> ça change des salars!<br /> <br /> <br /> On pense bien à toi, d'ici ...<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> <br /> Feliz ano nuevo :)<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre